Au Québec, le hockey est LE sport national. Chaque début de saison est attendu avec impatience pour revivre la frénésie de notre sport, match après match. Mais quand est-il de l’autre côté de l’océan.
Quand la passion part du Québec vers l’Europe
C’est durant un séjour en France, que j’ai rencontré Eddy Martin-Whalen, originaire du Québec et résident depuis 2009 à Toulouse. Il est depuis l’entraîneur-coach et manager général pour le Toulouse Blagnac Hockey Club , un club de hockey sur glace basé à Blagnac, en banlieue de la Ville de Toulouse. Grâce à lui, j’ai eu la chance de découvrir la version française de notre sport national. Il est d’ailleurs un ancien joueur de L’Intrépide de Gatineau du LHM18AAAQ et des Cobras de Terrebonne de la LHJQ avec qui il a évolué entre 2003 et 2009.
Et il n’est pas le seul québécois dans cette ligue! En effet, leur gardien-étoile, qui a récemment été choisi pour le pool B de Toulouse-Blagnac, est William Lavallière, un ancien joueur des Rangers de Montréal-Est dans la LHJQ âgé de 23 ans.
Comment le hockey est vécu et perçu en dehors du Québec?
Contrairement à ce que l’on peut croire, le hockey n’est pas un sport méconnu en Europe. Toutefois, selon M. Martin-Whalen, le hockey gagne à être connu davantage en France.
« Il y a environ 30 000 licenciés dans la fédération française de hockey sur glace. Disons que pour un pays qui a plus de 60 millions d’habitants, ce n’est pas énorme. » – Eddy Martin-Whalen
Le problème principale vient du fait que le hockey est très peu médiatisé, ce qui n’aide pas à le populariser. Toulouse est la 4e plus grande ville de France et ça ne fait pas en sorte d’amener plus de spectateurs aux matchs. Même si le niveau de jeu est très bon et que, d’année en année, le hockey gagne en popularité.
Le rugby et le foot (soccer) demeurent les deux sports les plus populaires en France. Le hockey a donc beaucoup de chemin à faire pour se tailler une place dans le cœur des Français. Par contre, des joueurs tels que Antoine Roussel (anciens Flyers de Philadelphie, originaire de Roubaix, France) et Pierre-Edouard Bellemare ( anciens Lightning de Tampa Bay, originaire de Le Blanc-Mesnil), permettent au sport de rayonner dans certaines régions de la France.
Au Québec comme en France, les jeunes affichent fièrement leurs préférences. Ce n’est pas rare de voir des jeunes qui portent des chandails des joueurs de LNH comme Crosby et Ovechkine.
Le plus grand défi pour les équipes d’ailleurs ?
Même si la France offre du bon hockey, ça n’a rien à voir avec le Québec, les États-Unis ou la Finlande. Le plus grand défi pour les équipes est le volet financier. Comme le financement est étroitement lié avec la médiatisation du sport, on peut déduire que les revenus sont faibles.
« C’est un coté de la business que j’aime moins, mais ça reste une réalité. » – Eddy Martin-Whalen
Un autre défi frappant est l’était des patinoires et des gradins. Disons qu’ils sont souvent moins accueillants que ce que nous connaissons au Québec et cela jouent beaucoup sur le nombre de spectateurs, selon M. Martin-Whalen. Certaines patinoires datent des années 70 et sont désuètes. Des infrastructures mieux adaptées et au goût du jour offriraient un meilleur spectacle. Cela donnerait aussi le goût aux jeunes de venir s’entraîner et contribuerait au développement du hockey en France.
Et le jeu dans tout ça ?
Même si les Français ont l’habitude des sports robustes comme le rugby, le style de jeu est beaucoup moins robuste qu’au Québec et les pénalités sont sévères pour des simples mises en échec. Cependant les spectateurs apprécient les matchs où il y a du « brasse-camarade » et où il y a beaucoup de mise en échec. Ils applaudissent et aiment ça.
« J’ai vécu les play-offs en France. Comparativement à ce que j’ai déjà connu au Québec, j’étais moins fatigué physiquement et j’avais moins de bleus! » – Eddy Martin-Whalen
Pour ce qui est de la place des filles, il y a une équipe de France féminine de hockey sur glace. De plus, dans chaque club mineur du pays il y a des filles qui jouent parmi les joueurs masculins.
Merci à Eddy Martin-Whalen pour sa générosité.
Florence-Elyse Ouellette
Passionnée des médias sociaux, Florence-Élyse se démarque par sa gestion créative de communautés, son savoir-faire dans le développement des stratégies numériques ainsi que le positionnement des marques. Elle est la fondatrice et stratège senior pour Dopamine, studio de médias sociaux.