Quand on pense à l’Italie, les premières choses qui nous viennent en tête sont les pâtes, la pizza, le vin, le soccer ou l’art, pour ne nommer que celles-ci. Dans mon cas, l’opportunité de me rendre de l’autre côté de l’Atlantique n’était pas en lien avec un désir de visiter, mais plutôt pour travailler avec les joueuses de l’équipe nationale féminine sénior.
En juillet dernier, je me suis envolée avec deux entraîneuses-adjointes, dont Kayla Tutino des Martlets de McGill qui détient d’ailleurs la nationalité italienne. Nous sommes allées dans la ville de Bolzano, située dans la région Italo-Allemande du nord du pays.
Dès notre arrivée, l’hospitalité et la chaleur « à l’italienne » étaient bien présentes. Nous avons été magnifiquement accueillies. Heureusement pour moi, la majorité des joueuses et du personnel sur place parlent anglais. Certains mieux que d’autres, mais Kayla était là pour jouer le rôle d’interprète, en plus de m’aider à apprendre quelques mots.
À quoi ressemble le hockey féminin en Italie?
La dernière fois que je les avais vues jouer, elles avaient perdu 16 à 0 face au Canada aux Jeux olympiques de Turin en 2006. Pourtant, le niveau nous a agréablement surpris!
En effet, nous pourrions comparer l’équipe à une excellente équipe collégiale ou une équipe universitaire de bas de classement. Il faut dire que l’écart entre les plus jeunes joueuses et les plus vieilles est de plus de 15 ans.
Autre fait intéressant: le bassin de joueuses de tout le pays est inférieur au nombre de joueuses dans la région de l’Abitibi-Témiscamingue. C’est assez simple à comprendre, puisque la presque totalité des arénas se trouvent dans la partie la moins populeuse du pays, dans la région des Dolomites au nord de Milan.
Étant donné qu’il y fait moins chaud, il est plus facile d’avoir des arénas avec une belle qualité de glace. De plus, comme l’entraîneur-adjoint italien Stefano nous l’a si bien expliqué, en Italie, il y a le football, le football, puis encore le football. Et c’est sans compter les autres sports!
Constats et plan de match
Outre le fait que les Italiennes parlent toutes beaucoup et très fort, la première chose que nous avons constatée… C’est leur désir de s’améliorer. Là-bas, il y a un manque évident de volume en entraînement technique. On compte très peu de skills coachs et d’entraîneurs de gardiennes dans le pays.
Après avoir pris un grand nombre de notes durant le camp estival, avoir goûté des plats délicieux et eu beaucoup de plaisir avec le personnel italien, le constat était clair pour nous. À notre retour en Italie pour les camps de novembre et décembre, il fallait trouver un entraîneur pour les gardiennes et un entraîneur spécialiste des habiletés techniques.
L’expérience québécoise à la rescousse du hockey en Italie
C’est ainsi que Karel St-Laurent et Alexandre Tremblay se sont joints à l’aventure.
Quel est l’objectif à court terme de notre quatuor? Effectuer une dernière évaluation des joueuses à la Coupe des 4 Nations au Danemark au début du mois de février afin de confirmer l’équipe pour le Championnat du monde du 3e groupe mondial, appelé le 1B.
Cette compétition aura lieu à Riga en Lettonie au début du mois d’avril. Nous nous mesurerons alors à 5 équipes avec l’objectif de terminer au sommet. Ainsi, nous pourrons être promus dans le 2e groupe mondial, soit le 1A.
Mes collègues et moi-même sommes conscients de ce grand privilège d’exercer notre métier d’entraîneur dans un contexte aussi stimulant et rempli de défis. L’année 2024 sera assurément passionnante. Nous avons bien hâte de voir ce que l’avenir réserve à notre « Squadra Azzura ».
Viva Italia!
Coach Steph
Vignettes photos – expérience de hockey en Italie:
- Stéphanie Poirier derrière le banc Italien lors du 1er match préparatoire en Autriche (8 août 2023).
- Sortie d’équipe lors du camp de décembre dans un marché de Noël à Bolzano.
- L’équipe des entraineurs au camp de novembre 2023 en Pologne.
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Stéphanie Poirier
Kinésiologue de formation, Stéphanie est une passionnée de sport et une maman dévouée. Elle est impliquée dans le hockey depuis maintenant près de 30 ans. Que ce soit tout d’abord comme joueuse, puis arbitre, analyste, formatrice et accompagnatrice d’entraîneurs et bien entendu entraîneure de hockey.
Impliquée auprès de plusieurs organisations et fédérations, elle désire partager sa passion avec le plus grand nombre de gens, en mettant toujours une attention particulière pour l’implication des femmes et des filles dans notre sport national.