Maxence Parrot gagne l’or olympique, trois ans après avoir vaincu un lymphome de Hodgkin. Jessica Long, amputée des deux jambes à un jeune âge, est une vraie légende de la natation paralympique. Quand on y pense, la vie offre souvent une deuxième chance et pour plusieurs, c’est dans le sport que ça se passe. Vincent Boily n’y a d’ailleurs pas échappé.

 

Une 2e chance pour Vincent Boily

Victime d’un accident de motoneige en 2017, quelques temps seulement après avoir signé un contrat avec une équipe de la LHJMQ, il doit se résigner. L’accident l’a presque paralysé au niveau des jambes, il ne peut donc plus pratiquer le sport qui le passionne depuis ses quatre ans.   

 

Joueur dans la LHJMQ

 

«À la base, je ne voulais pas faire de parahockey. Je ne savais même pas que ça existait». C’est Patrick Desnoyers, un parahockeyeur et un paracycliste, qui a approché Vincent, lors d’une rencontre impromptue chez un physio. 

«Il est venu me voir et m’a parlé du parahockey. Au début, je n’étais pas chaud parce que je ne voulais pas faire le même sport, mais pratiqué différemment. Pour moi, c’était du hockey debout ou rien». 

Mais, petit à petit, l’idée de faire du para-hockey a germé doucement dans la tête de Vincent. Deux ou trois ans après son accident, suite à un essai d’aviron et d’autres sports qui l’ont laissé sur sa faim, Vincent a donné une chance au para-hockey. Résultat: il est tombé en amour pour une seconde fois avec le sport.

«J’ai travaillé sur la glace, j’ai retrouvé mes repères hockey d’avant, tout ce que j’aimais du hockey, je l’ai retrouvé dans le parahockey».

 

Vincent Boily pratique le para-hockey

 

Une flamme réanimée 

Voir un rêve s’effondrer à la suite d’un accident est quelque chose que personne ne souhaite vivre. Malgré que Vincent se soit souvent demandé où le hockey aurait pu le mener, il a retrouvé le goût de la compétition qui le motive avec le parahockey. Après un an et demi, il a participé en octobre à sa première compétition avec l’une des équipes de Montréal. Il en sort avec rien de moins que l’or! 

Voilà une belle démonstration de la persévérance et de la résilience dont il a dû faire preuve pour se remettre de son accident. Ce qui lui a aussi été utile lors de sa jeune carrière et dans sa vie personnelle.

 

Para-Hockey           Patrick Desnoyers

 

 « Toute ma vie au hockey, j’étais tout le temps dans les plus petits, je n’étais pas le plus tough. Je devais travailler plus que les autres. On me coupait toujours et je revenais tout le temps l’année d’après et j’étais plus fort que les autres. C’est le travail qui m’a permis de me rendre là parce que je n’étais pas le plus talentueux. » 

 

Changement de plan, mais jamais sans son hockey

« J’ai toujours cru en mes chances. Mon objectif n’était pas de faire la LNH, même si ça aurait pu arriver. J’avais un plan de retourner aux études vers 25-26 ans après quelques années à jouer en Europe. Quand j’ai eu mon accident, c’est sûr que mon plan a complètement été chamboulé. J’ai dû recommencer mes études plus tôt, me tourner plus vers l’école, car je n’avais plus le hockey. Je n’avais plus ce dont je rêvais. Maintenant, c’est sûr que je veux faire l’équipe nationale de parahockey, pouvoir compétitionner contre les meilleurs et voyager partout à travers le monde ». 

Gagner la compétition en octobre lui a permis de retrouver sa routine d’avant, de bien manger, de retrouver ses habitudes. «Je m’ennuyais tellement de cette atmosphère-là du hockey. Le parahockey m’a donné une deuxième chance et une belle vie. Le parahockey, ça m’a permis d’aller jouer à l’aréna avec des chums ou sur les patinoires extérieures où ils jouent debout. Juste le sport, c’est tellement le fun aussi, c’est rassembleur».

Celui qui souhaite être un ambassadeur du parahockey pour faire grandir le sport et lui donner de l’envergure a dû apprendre et réapprendre certaines habiletés au parahockey. Plus que jamais, il se sent bien dans ce sport qui lui a donné une deuxième chance. À voir l’énergie et la persévérance qu’il y met, gageons que nous entendrons beaucoup parler de Vincent Boily au cours des prochaines années.