Il n’est pas nouveau de penser que le Québec est une pépinière de gardiennes. Passant de Denise Caron à Manon Rhéaume, de Kim St-Pierre jusqu’à Ann-Renée Desbiens, sans oublier Charline Labonté et Ève Gascon! Qu’est-ce qui explique que nous nous sommes autant démarqués avec nos gardiennes de but?
Les spécialistes en la matière ont accepté de discuter du sujet. Je parle ici bien sûr d’Olivier Michaud, du Centre 21.02 et des Voltigeurs de Drummondville, ainsi que Marco Marciano, entraîneur des gardiens de but du Rocket de Laval qui a déjà travaillé dans le jargon du hockey féminin.
En 2005, Marciano a commencé à s’impliquer auprès des équipes nationales. Puis, il a entraîné à deux reprises les portières d’Équipe Canada aux mondiaux des moins de 18 ans en plus de l’équipe senior en 2009. En 2010, il est l’entraîneur des gardiens d’Équipe Canada aux Jeux olympiques de Vancouver. Celui-ci est d’avis que Hockey Québec mérite d’avoir du crédit pour le succès de ses gardiennes de but:
« Hockey Québec a fait du bon travail pour encadrer les gardiennes de but dès un jeune âge. Les filles ont de meilleurs outils à leur disposition et la fédération les garde dans le giron. Il y a plus de programmes et les équipes masculines sont ouvertes à leur donner une chance.»
Pour ce qui est d’Olivier Michaud, il est d’avis que la présence du hockey féminin ne fait que commencer à grandir:
«C’est très important que les jeunes filles réalisent la chance qu’elles ont d’avoir plusieurs opportunités. Danièle Sauvageau travaillait depuis longtemps sur le projet de créer le Centre 21.02, il y a une plus grande présence dans les médias. Je crois que ça commence à peine à faire effet boule de neige. Les filles finissantes du niveau universitaire peuvent enfin rêver au hockey professionnel»
L’importance de l’implication et des modèles féminins des gardiennes de but
Marco et Olivier sont du même avis sur deux points: le besoin d’implication des filles auprès de la plus jeune génération et l’importance d’avoir des modèles féminins.
Michaud estime que toute l’histoire des gardiennes de but québécoises a commencé avec Manon Rhéaume. Selon lui, cette histoire a su inspirer d’autres jeunes gardiennes de but à se démarquer dans cette position.
Quant à Marciano, il a exprimé son admiration pour les anciennes gardiennes de but:
«C’est beau de voir combien le Québec a pu se démarquer chez les gardiennes de but. Il y a eu, en quelque sorte, une passation du flambeau. Ces femmes-là ne l’ont pas eu facile, mais elles n’ont jamais lâché. Elles se sont toujours impliquées et les plus jeunes apprennent d’elles. J’ai beaucoup de respect pour ça, parce que c’est important que les jeunes filles aient des modèles»
De plus, il estime que l’histoire d’Ève Gascon, qui partage son talent indéniable de gardienne de but avec les Patriotes du Cégep de St-Laurent au hockey collégial masculin division 1 et avec les Olympiques de Gatineau, est un signe d’ouverture pour d’autres filles qui y rêvent.
Michaud et Marciano nous partagent leurs expériences
L’entraîneur des gardiens du Rocket de Laval, Marco Marciano est bien reconnaissant d’avoir pu œuvrer avec le hockey féminin. Il a notamment voulu vanter les mérites de Kim St-Pierre et de Charline Labonté:
«J’ai développé des liens d’amitié extraordinaires. J’ai été à l’école avec Charline Labonté. En 2010, d’avoir pu travailler avec des gardiennes comme Kim St-Pierre, Shannon Szabados et Charline, était un moment unique dans une vie. Je suis encore en contact avec Kim et Charline, ce sont des amies, mais elles ont tellement donné pour leur sport.»
Olivier Michaud exprime qu’il a beaucoup de plaisir à travailler dans le milieu du hockey féminin. Il a voulu mentionner un fait humain intéressant:
«C’est vraiment plaisant de pouvoir travailler dans le féminin. Humainement, on apprend beaucoup dans la façon de côtoyer les athlètes. Un groupe féminin n’a pas tout à fait le même dynamisme qu’un groupe masculin. Les filles vont plus se confier à toi. Je dois mentionner que ça m’a fait du bien de leur parler de comment je me sentais»
Michaud a également voulu lancer des fleurs à sa protégée, Ann-Renée Desbiens.
«Anne-Renée une femme plaisante à côtoyer. Elle est directe, il n’y a pas de zone grise. Elle aime aller vers les gens qu’elle côtoie. C’est une grande passionnée. Elle entraîne les plus jeunes. Ce que j’aime de Deb c’est qu’ elle aime exprimer ses émotions et qu’elle aime aussi taquiner, ce qui rassemble tout le monde.»
D’ailleurs, pendant qu’on parle de cette incroyable gardienne, j’ai le bonheur de vous annoncer qu’Ann-Renée est notre prochaine invitée sur le Balado Femme d’Hockey! Petit scoop comme ça avant l’annonce officielle. Ne me remerciez pas, cela me fait un grand plaisir!
Tristan Mac
Tristan, étudiant en Journalisme à l’UQAM, est un grand passionné de hockey et souhaite pouvoir véhiculer les valeurs humaines du sport. Impliqué dans le hockey féminin depuis 2018, il est à la description des matchs des équipes de hockey du Boomerang du Cégep André-Laurendeau et travaille aussi dans le monde des médias.