En tant que passionnée de hockey, j’ai eu le privilège de m’entretenir avec la gardienne de but Ève Gascon. Ève, c’est l’avenir et le présent de Hockey Canada. Hockeyeuse depuis l’âge de 4 ans, cette joueuse a remporté la médaille d’argent à sa toute première présence internationale avec Équipe Canada, dans une défaite crève-cœur au Championnat mondial des moins de 18 ans.

Ève, c’est aussi la première hockeyeuse à évoluer à temps plein dans la Ligue de hockey midget AAA du Québec  avec le Phénix du Collège Esther-Blondin. Elle a d’ailleurs remporté le prix Isobel-Gathorne-Hardy d’Hockey Canada en août dernier. Une importante reconnaissance attribuée à une joueuse active faisant preuve de leadership et de dévouement au hockey.

Au-delà de tous ces prix, découvrons cette gardienne de but prête à tout pour éclater le plafond de verre. Malgré les grandes avancées des Manon Rhéaume, Charline Labonté et Danièle Sauvageau, il y a encore du chemin à parcourir chez les filles…

Son rêve : jouer aux Jeux olympiques

Quand on lui parle des Olympiques, Ève Gascon jubile! « C’est sûr que c’est mon but! Ça serait vraiment le fun si je pouvais être appelée pour aller jouer aux Jeux olympiques. Je travaille fort aussi pour atteindre mon objectif. C’est vraiment mon objectif ultime de faire les Jeux olympiques et je vais tout faire pour y aller! »

« Avoir des bonnes saisons avec le collégial et aussi, gagner des championnats du monde avec Équipe Canada ». Voilà les objectifs à court et moyen terme d’Ève pour atteindre son rêve olympique.

Une joueuse d’équipe

Ève est une joueuse d’équipe d’abord et avant tout! De nature timide et émotive, elle n’hésite jamais à faire passer son équipe avant ses performances individuelles. Elle prend aussi du temps pour répondre aux jeunes gardiennes qui lui écrivent, ayant été elle-même à leur place.

Ses idoles et inspirations

Pour moi, Ève est un modèle, une inspiration. Il y a un point que je ne pouvais oublier d’aborder :  celui de la présence des femmes au hockey.

Caroline Ouellette, Haley Irwin (deux grandes joueuses canadiennes maintenant retraitées) et Maria Rooth[1] ont aussi évolué avec les Bulldogs de l’Université du Minnesota-Duluth[2]. La jeune gardienne de but québécoise va elle aussi évoluer en division 1 de la NCAA. Ève Gascon est d’ailleurs prête à tout pour réussir dans le hockey féminin : « C’est vraiment le fun, mais c’est quand même un challenge d’arriver dans une école ayant remporté des championnats dans le passé. Je vais essayer aussi de continuer sur cette lancée-là et de permettre à mon équipe de gagner un championnat. C’est le fun aussi que Caroline Ouellette soit allée là. J’essaie de suivre son parcours [à Caroline Ouellette] ».

Même si le hockey féminin en est encore à ses débuts, notre étoile montante s’appuie sur de nombreux modèles. L’une de ses idoles est Charline Labonté. Ces deux gardiennes s’illustrent notamment par leur parcours semblable et atypique. D’ailleurs, elles se parlent souvent.

Depuis que le public découvre Ève, on commence aussi à la comparer à Manon Rhéaume. Eh oui, cette véritable pionnière de l’histoire du hockey féminin! Manon Rhéaume est en effet la seule femme à avoir porté un uniforme de la LNH. Elle a joué pour le Lightning de Tampa Bay en 1992 lors d’un match hors-concours. Rhéaume a aussi été la première femme à évoluer dans la LHJMQ.

Être un modèle pour les autres joueuses de hockey

Malgré le fait que certaines gardiennes aient déjà éclaté le plafond de verre, la portière ressent de la pression quant à son rôle de gardienne et de modèle. « C’est sûr que des fois, je me mets un peu la pression. J’essaie de faire ce que j’ai à faire. Je suis fière d’être un modèle pour les jeunes filles. Quand elles m’écrivent, c’est flatteur. Je tente de leur montrer l’exemple. Je leur réponds et ça me fait plaisir. J’essaie vraiment de rester moi-même. C’est ce que j’aime là-dedans. Mais sinon, j’essaie de ne pas me mettre de pression justement, de faire ce que j’aime! »

Faire ce qu’elle aime. Voilà probablement la meilleure façon de rendre hommage au hockey féminin ainsi qu’aux pionnières qui l’ont précédée. Comme les garçons, Ève vit son rêve en jouant au hockey et en représentant sa nation à l’international. Malgré toutes les embûches qui se sont dressées sur son chemin, elle garde la tête haute et avance.

Elle croit d’ailleurs que le hockey féminin sera très visible dans 10 ou 15 ans. Si on s’intéresse au hockey féminin, nos athlètes auront une visibilité incroyable! Cette jeune femme représente un modèle de persévérance et de courage pour les hockeyeuses de notre génération. C’est d’ailleurs avec des hockeyeuses comme Ève Gascon que ce sport grandit!

Le message d’Ève à l’endroit des jeunes joueuses qui voudraient suivre ces traces est clair

« Il ne faut jamais lâcher et surtout pas écouter ceux et celles qui disent que tu ne peux pas y arriver. […] L’important, c’est vraiment de se faire confiance. De toujours donner son 100 % !»

 

[1] Maria Rooth est la seule athlète de la NCAA à avoir son numéro retiré dans toutes les équipes de son université

[2] Où Ève s’est engagée