Les derniers jours ont été plutôt enflammés sur la toile concernant le repêchage et le choix de premier tour des Canadiens. Un sujet qui polarise la population. Ne vous inquiétez pas, on ne relancera pas le débat de ce choix ici. 

Cependant, j’aimerais profiter de la situation pour qu’on parle de consentement, de délits sexuels et de l’évolution de nos mœurs. Il est important d’ouvrir la discussion avec nos jeunes et moins jeunes. De s’informer, d’échanger et discuter dans le respect et l’ouverture. 

Sans contredit, nous avons fait des pas de géants dans les dernières années. La société s’est levée et les femmes, qui sont souvent les victimes, ont fait front commun. Le mouvement #metoo est née et nos mœurs ont évolué. Le milieu sportif, particulièrement le hockey, ne fait pas exception. 

Si le concept d’agression sexuelle est clair et précis pour la majorité, les infractions à caractère sexuel le sont un peu moins. 

 

Le consentement, c’est quoi?

Même si nous savons tous ce qu’est le consentement sexuel, prenons le temps de rappeler sa définition selon éducaloi: 

« Chacun des partenaires doit consentir à une activité sexuelle. C’est-à-dire que chacun accepte que l’activité ait lieu, que ce soit une relation sexuelle, un baiser ou tout autre geste de nature sexuelle. Le consentement des partenaires doit être clair, libre et éclairé. Si ces conditions ne sont pas réunies, il peut y avoir agression sexuelle. »

L’agression sexuelle fait partie des infractions à caractère sexuel mais n’est pas la seule. Effectivement, plusieurs comportements s’y retrouvent comme les gestes indécents, le voyeurisme, la nudité et le partage non consensuel d’images intimes. 

 

Jusqu’où partager?

Nous vivons à une ère où les téléphones intelligents nous suivent dans toutes nos activités. Nous partageons facilement nos photos, nos pensées et opinions sur les médias sociaux. Nous sommes dans cette spontanéité à partager et à étaler notre vie privée. C’est rendu un mode de vie. C’est tellement commun qu’on oublie de demander la permission pour partager une photo de quelqu’un. Vous me direz « Ben là, c’est juste une photo, il n’y a pas de mal à partager une photo ».Dans la plupart des cas non, mais il peut arriver que oui. 

L’exemple le plus concret est le partage d’images intimes sans l’accord de la personne. Que ce soit par texte ou sur les médias sociaux, tu dois toujours avoir l’approbation de la personne. Le partage d’images intimes, c’est-à-dire qui montre, une partie du corps, les seins, les parties génitales ou encore la représentation d’une activité sexuelle explicite, sans l’accord de l’autre est un crime. 

Bien entendu, toutes les infractions n’ont pas les mêmes conséquences sur le plan juridique, ni moral. Il est important de nuancer, mais sans banaliser. On ne peut pas décider comment la victime doit ou devrait vivre cette infraction.

 

Notre société a beaucoup évolué ces dernières années. Ce qui était acceptable, mais non permis à l’époque, ne l’est plus aujourd’hui. Imaginez où nous serons dans 5 et 10 ans.

 

Moi aussi

C’est pourquoi j’ai décidé de m’ouvrir sur mon histoire. Voilà, je viens d’une époque où on ne parlait pas vraiment de consentement et de ces choses-là. Une agression c’était d’un inconnu dans la rue. 

 

Adolescente, je me suis retrouvée dans un party où j’étais avec un garçon qui me plaisait bien. Attirée par lui, j’étais ouverte à quelques rapprochements, mais pas à une relation sexuelle complète. On s’est retrouvé dans l’intimité pour se rapprocher. Je lui avais clairement dit que je ne voulais pas aller jusqu’au bout. Malheureusement, ce garçon de bonne famille ne m’a pas respecté et s’est forcé en moi. Je l’ai repoussé sur le champ, mais le mal était fait. Heureusement pour moi, ce n’était pas ma première fois, mais pas loin. Je n’ai jamais porté plainte. De toute façon qui m’aurait cru car tout le monde savait que j’étais attirée par lui. 

 

Je vous partage mon histoire, car aujourd’hui, il est clair que j’ai été victime d’une agression sexuelle. Chose que je n’aurais jamais pu dire aussi ouvertement et clairement à l’époque. Je suis convaincue que le garçon n’est même pas conscient de tout le mal qui m’a fait. J’ai porté longtemps cette blessure même si j’essayais de me convaincre du contraire.

 

Les temps changent et c’est pour le mieux. Je vous invite donc à discuter avec vos enfants, filles et garçons, vos amis et parents, vos coéquipiers et vos coéquipières. Selon moi, la solution passe par la sensibilisation et la discussion. 

 

On n’est jamais trop prudent. Comme on dit, vaut mieux prévenir que guérir.